Régis m’a apporté un article de journal relatif à la terrible avalanche qui s’est produite le 1er février 1845 à la Molière (Aurelle-Verlac), en Aveyron, sur l’Aubrac.

Détruisant 4 maisons, la coulée – un mélange de neige et de terre – causa la mort de 11 personnes.

Une avalanche importante et meurtrière dans le Massif central, s’agit-il là d’un drame exceptionnel ?

Des commentaires tout à fait intéressants, de Thundik81 en particulier, se trouvent sur ce forum d’Infoclimat et sur celui-ci de skipass, et apportent des éléments de réponse : les avalanches homicides ne sont pas rares dans l’histoire du Massif central.

De nombreux cas concernent la montagne ardéchoise.

J’ai notamment relevé les avalanches du 30 janvier 1842 (Courrier de la Drôme et de l’Ardèche, n° 16, 6 février 1842, p. 2 et 3).

L’une s’est produite à onze heure du soir au Cros-de-Géorand et a dévasté le mas de Chambe-le-Boux dans lequel se trouvait une femme avec ses deux enfants. Seul l’aîné, âgé de 10 ans, pourra être sauvé par une équipe de secours. Sa mère, Marie Rose Taulaigne, et son petit frère, Jean Pierre Augustin Roux, seront découvert écrasés sous les ruines de leur maison ainsi que le mentionnent les actes de décès (Cros-de-Géorand, Actes de l’état civil, Décès, 1842, n° 5 et n° 6).

Exactement au même moment mais dans le canton de Thueyts, une avalanche a détruit deux habitations à Astet. Une dizaine de personnes ont été ensevelies.

Astet, commune de la haute vallée de l’Ardèche que j’aime beaucoup et dont j’ai déjà eu l’occasion de vous parler quelques fois ici.

L’enneigement hivernal y est en général important (sur ce forum de Mayres, voir de belles photos prises au col de la Chavade).

Début février 1986, une avalanche spectaculaire a balayé la RN 102. On a mesuré plus de 2 à 3 m d’épaisseur de neige sur la chaussée, par endroits jusqu’à 7 m, l’avalanche faisant 300 m de long !

Il ne fait guère de doute que l’avalanche du 30 janvier 1842 se soit produite aussi dans les parages de la fameuse « côte de Mayres ».

A la lecture des informations fournies par 7 actes de décès (Mayres, Actes de l’état civil, Décès, 1842, n° 11 et n° 13 à n°18), je ne pense pas qu’il n’y ait eu qu’une seule coulée à Astet le 30 janvier 1842.

Un couple de quinquagénaires, François Chambon et Cécile Etienne, trouve la mort à 23 h dans sa maison située à Débard, près du Cros-de-Boutazon.

Au Cros-de-Boutazon – plutôt à Boutazon, en tenant compte de la configuration pentue du terrain ? – des proches immédiats des époux Jean Coin et Rose Mounier périssent sous les décombres de la demeure familiale. Isabeau, la mère de Jean, à 22 h. Quatre enfants de Jean et de Rose à 23 h : deux garçons adolescents, Jean et Joseph, ainsi qu’Elisabeth (9 ans) et Victoire (6 ans).

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Cet hiver, sur les hauteurs de l’Aubrac. (Photo : Régis Barbance)