« C’est à la guerre que tout se refait. Il faut l’embrasser dans toute sa sauvage poésie. » (Abel Bonnard, Le Figaro, 1913)
« La valeur éducative de la guerre n’a jamais fait de doute pour quiconque est capable d’un peu d’observation réfléchie… (…) Oui ! La guerre est vraiment une régénératrice. » (Paul Bourget, l’Echo de Paris, 7 septembre 1913)
« La guerre, avec ses allures dévastatrices, n’a que l’apparence de la destruction. » (Général Cherfils, l’Echo de Paris, 13 novembre 1914)
« Il était temps que vînt la guerre pour ressusciter en France le sens de l’idéal et du divin. » (Général Révillot, La Libre Parole, 13 décembre 1914)
Elle s’annonçait pourtant brève et joyeuse. Une promenade de santé, la fleur au fusil…
De même, côté allemand, la guerre était abordée avec un vif enthousiasme par un grand nombre de jeunes soldats – placés sous le commandement du futur maréchal von Hindenburg, auteur en 1914 de la phrase célèbre « Der Krieg bekommt mir wie eine Badekur », c’est-à-dire « la guerre est pour moi comme une cure thermale ».
La suite, on la connaît : 4 années d’affreuse boucherie, des millions de morts et disparus, des millions de blessés, des centaines de milliers de mutilés et invalides, d’immenses champs de ruines ! Et en gestation une Seconde Guerre mondiale encore plus étendue et meutrière !
A l’origine de la collection du Musée de la Grande Guerre, l’historien Jean-Pierre Verney a réuni environ 50 000 objets de la Première Guerre mondiale. Visitant il y a peu ce musée exceptionnel, j’ai relevé l’intérêt manifeste, l’attention soutenue du public enfants.
Le dessinateur Jacques Tardi s’est associé à Jean-Pierre Verney pour réaliser plusieurs albums sur la Grande Guerre, notamment Putain de guerre ! (2 tomes, Casterman) (à ne pas manquer cette interview passionnante de Tardi). Leur travail, dénonciation salutaire du grand carnage, se distingue par une approche humaine liée à un remarquable souci de la vérité historique.
J’ai toujours vu inscrit, sur les Monuments Aux Morts « 1914-1918 » et là je vois « 1919 » et même, à Mont « 1920 » ???
Dans certains villages de France, la Grande Guerre, a décimé des familles entières… père, fils,… elle est même à l’origine de la disparition de certains villages, tous les hommes ayant disparu…
Voici l’explication habituelle des dates étonnantes que l’on peut lire sur certains monuments : sont inscrits aussi les noms des soldats morts de blessures de guerre ou de maladies contractées à la guerre même après la fin des combats. Le 11 novembre 1918 ne correspond pas en effet à la fin de tous les décès dus à la guerre. De nombreux soldats ont erré d’hôpitaux en hôpitaux après l’Armistice, et sont morts souvent au terme de longues souffrances. Leur mort est généralement oubliée, ainsi que le destin terrible des mutilés, des « gueules cassées », des grands infirmes, qui ont eu « la chance » de survivre. Quant à l’existence à jamais brisée des familles, on en parle très peu.