Lorsque je suis à Dhaka, je bénéficie toujours d’un excellent guide, Rahat, le frère de Kanok.
Trépidante, tumultueuse, animée de l’activité intense d’environ 16 millions d’habitants, Dhaka (Dacca), la capitale du Bangladesh, réserve des moments calmes et paisibles à qui sait les cueillir, en fonction de l’heure ou du lieu.
Ainsi lors d’une escapade au port de Sadarghat, sur la rivière Buriganga, avant l’affluence chaotique (pour un oeil européen) des embarquements et des arrivées.
Et si, épris d’histoire et de légendes, vous visitiez le fort de Lalbagh, bâti à la fin du XVIIe siècle par un prince moghol, Azam Shah, et son successeur, Shaista Khan.
L’atmosphère qui y règne est particulière, faite d’un mélange de quiétude et de mélancolie.
Un mausolée aux très belles proportions, et réalisé à l’intérieur avec du marbre et du basalte – matériaux exceptionnels au Bangladesh – , a été construit en plein milieu du fort : la tombe de Bibi Pari.
On raconte que Bibi Pari était la fille préférée de Shaista Khan. Elle mourut précocement en 1684, laissant son père à jamais inconsolable. Tirant mauvais augure de cette disparition, Shaista Khan aurait alors décidé de ne plus poursuivre les travaux, et le fort resta – jusqu’à nos jours – inachevé.