Et si l’on faisait un tour aujourd’hui dans les magnifiques Cévennes ardéchoises, à Astet, commune qui regroupe le petit village éponyme avec plusieurs hameaux éloignés, et où l’Ardèche prend sa source à 1467 m d’altitude au lieu-dit Valéou, pas loin du col de la Chavade.

Je suis profondément, intimement attaché à Astet et sa région, car, comme je l’ai déjà évoqué sur le blog, c’est là que j’ai vécu presque tous les étés de mon enfance et de mon adolescence, dans les années 60 et 70, pendant près de vingt ans.

Mes parents y avaient acheté une maison de campagne alors que nous étions encore à Marseille.

Les souvenirs que j’ai sont innombrables et d’une totale fraîcheur.

Mon activité essentielle, quasi quotidienne, était la pêche à la truite – parfois à la main ! – dans d’extraordinaires ruisseaux poissonneux d’accès difficile.

Jouer avec mes frères et soeur, faire de la trottinette, attraper les papillons, cueillir les girolles, les mûres et les framboises, voilà d’autres occupations non négligeables.

Outre lire des romans de Jules Verne, plus tard je partais faire des périples à moto dans les Gorges de l’Ardèche, en Lozère sur les traces de la Bête du Gévaudan, ou jusqu’au Larzac pour certain rassemblement (pas de motocyclistes) en 1973.

La montagne ardéchoise, immensité plane vers le Velay ou plus souvent pentes abruptes, ses sucs, ses chams, ses gravennes : une nature étonnante, rude, pleine de secrets, de lumières et de senteurs.

Volcans et châteaux, côte de Mayres, Pont du Diable, lac d’Issarlès, Auberge rouge de Peyrebeille, ruines de l’abbaye de Mazan, forêts, landes de bruyère, ravins, crème de marron, épilobes et gourgs, Rocher d’Abraham, « ferme des maquisards »…

Une terre bien particulière, empreinte de curieuses légendes, volontiers chouanne, où se rencontraient avec méfiance les Rayols de la vallée et les Pagels du plateau.

Mais avant tout, pour moi Astet ce sont différentes personnes, des gens du village, en particulier des Anciens, qui m’ont marqué.

Je présenterai quelques-uns d’entre eux dans un futur article.

Pour le moment, je vous invite à découvrir une série de photos prises par ma mère à la mi-juin à Astet, « en montant à la route » au milieu des genêts parfumés.