Omerta en vallée d’Aure. Une vérité qui dérange

Aucun développement ne me paraît ici nécessaire.

Cette importante affaire criminelle reste encore en 2016 un sujet que l’on évite d’aborder en vallée d’Aure et même au-delà.

Extrait d’un livre de Jacques Longué

Pour écrire ces trois billets consacrés au sordide assassinat de Célestine Tissier, je me suis basé sur des témoignages, des documents d’archives, et de très rares ouvrages.

Parmi ces derniers, Chroniques de Bigorre (1993, Editions Loubatières), un livre passionnant et extrêmement documenté du regretté journaliste et écrivain Jacques Longué.

Je vous en propose maintenant un extrait, p. 83 et 84.

(CDL : Comité départemental de Libération.)

« Les interventions du défunt CDL n’ont pas toutes été opportunes. Par exemple quand la justice ouvrira le dossier du Rioumajou. La tenancière de l’hospice a été torturée et assassinée le 4 juillet 1945. C’est un crime crapuleux dont se sont rendus coupables quatre FFI, chacun ayant reçu une part de 3 000 francs après le forfait.

Le CDL intervient pour affirmer que la justice civile n’a pas à connaître d’une affaire relevant uniquement de la conduite de la guerre ! (La guerre était terminée depuis deux mois au moment des faits). Dans un communiqué, il est dit mot à mot : « L’inébranlable volonté de la Résistance de ne pas tolérer cet ahurissant paradoxe de la poursuite, avec acharnement parfois, de ce qu’elle a de plus pur… »

Il est vrai que T., l’un des quatre inculpés sait beaucoup de choses sur les dessous de la Résistance. Il ne dira rien à l’instruction ni au procès. Celui-ci se déroulera en juillet 1952 devant le tribunal militaire de Bordeaux, à la caserne Boudet. Il n’y a ni partie civile ni témoins à charge. Le commissaire du Gouvernement évoquera les menaces et pressions exercées pour qu’il en soit ainsi. Le verdict sera d’acquittement. »

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En bas, dans la prairie, on aperçoit l’hospice de Rioumajou . (Photo : Michel Bessone)