L’importance du secteur du Monpelat pendant la saison touristique hivernale
Plusieurs avalanches d’envergure se sont produites l’hiver dernier en vallée d’Aure. Pourquoi avoir choisi de parler sur le blog de celle-ci en particulier, et dans trois articles ?
Parce que l’avalanche semble être encore largement ignorée à ce jour.
Et alors que le secteur du Monpelat, situé rive droite du lac de l’Oule, est fréquenté par un nombre non négligeable de personnes durant la saison d’hiver, lorsque la station de ski de Saint-Lary fonctionne.
A ce moment-là, en effet, la route des lacs est fermée (pour cause de danger d’avalanches), et l’on peut se rendre très facilement au lac de l’Oule par les pistes ou en remontées mécaniques. Le chalet-refuge de l’Oule – un excellent camp de base – vous y accueille.
Le tour du lac de l’Oule, à pied, en raquettes ou à skis, est un grand classique, attirant de nombreux promeneurs dont beaucoup de familles.
En outre, pour les randonneurs à skis ou en raquettes, l’accès le plus direct à la Réserve naturelle du Néouvielle se fait l’hiver par l’Oule.
Un itinéraire à ne pas conseiller en hiver
Nous avons vu que le versant nord-est du Monpelat présente des risques pouvant être très élevés liés à la neige (avalanches – danger désormais parfaitement notoire suite à la grosse avalanche de cet hiver, et aussi neige dure).
Or, le Parc national des Pyrénées, établissement public qui gère la Réserve du Néouvielle, a installé des panneaux fixes à différents endroits (portes d’entrée de la réserve, certains cols) sur lesquels, entre autres, il est conseillé de suivre en hiver un itinéraire versant nord-est du Monpelat.
Cela à l’aide d’un tracé continu, matérialisé couleur mauve. En s’adressant au grand public, et sans émettre la moindre recommandation ni mise en garde.
A la différence d’une carte IGN (la carte IGN au 1 : 25 000 montre un itinéraire avec des traits discontinus et suggère un crochet pour éviter le haut de la pente) ou d’un topo-guide, la représentation du parcours sur les panneaux du Parc national n’a pas un caractère purement indicatif.
Il s’agit d’une demande, non d’une simple information.
L’itinéraire n’est pas obligatoire, cela va de soi, mais les randonneurs – mis en confiance devant une signalétique officielle – sont invités à l’emprunter (« itinéraire conseillé », « merci de le suivre ») tandis qu’absolument rien sur les panneaux ne les avertit des périls auxquels ils peuvent s’exposer.
En incitant de cette manière le grand public à se rendre en pleine zone avalancheuse, le Parc national engage à mon avis sa responsabilité, même s’il justifie sa démarche par la respectable protection de la faune, spécialement des galliformes de montagne, donne d’excellents conseils aux randonneurs sur son site web, et rappelle à juste titre dans une vidéo que la sécurité doit primer lorsqu’il existe un risque.
Préconisations
Compte tenu des dégâts causés à la forêt par l’avalanche de l’hiver dernier, et de la voie ainsi ouverte, on peut envisager qu’un hiver ou l’autre (ou un printemps) une plus grosse avalanche se produira, balayant comme dans les années 1950 le chemin du tour du lac de l’Oule.
Dès lors, une signalétique préventive pourrait être mise en place sur ce chemin par l’autorité compétente, spécialement au niveau de la coulée, pour attirer l’attention des promeneurs et randonneurs sur le risque avalancheux.
Quant aux panneaux du Parc national, il serait très raisonnable de supprimer le tracé versant nord-est du Monpelat et de rajouter diverses recommandations avec une mise en garde concernant les dangers de la montagne hivernale.
P-S rajouté le 02/07/2015 : j’ai signalé aujourd’hui par mail l’existence de l’avalanche, et indiqué les trois articles relatifs sur le blog, à la Préfecture des Hautes-Pyrénées, à la Sous-Préfecture de Bagnères-de-Bigorre, à la BTA de gendarmerie de Bagnères-de-Bigorre, aux communes directement concernées (Vielle-Aure et Saint-Lary-Soulan), au Parc national des Pyrénées, à l’IRSTEA, et à l’IGN.
Voir aussi, pour les commentaires, au bas des deux autres articles (1) et (2) consacrés à cette grosse avalanche du Monpelat.
J’étais en réunion d’élus tout à l’heure (je suis 1er adjoint de la commune de Cadeilhan-Trachère), et j’ai eu l’occasion de parler de l’avalanche avec Maryse Beyrié, maire de Vielle-Aure et conseillère départementale : l’information est bien remontée, Maryse Beyrié s’occupe du dossier.
A l’issue de la réunion, j’ai discuté aussi de l’avalanche avec un autre élu, un ancien de Vielle-Aure, qui m’a confirmé que cette grosse avalanche qui part du versant nord-est du Monpelat est notoire, peut finir dans le lac de l’Oule, et porte traditionnellement le nom d’ « avalanche du Cascaret ».