Ils sont environ un million, c’est-à-dire une petite minorité au Bangladesh, pays de plus de 160 millions d’habitants.
Les Bedeys ou Bedes constituent un groupe ethnique à part. Qui intrigue, fascine.
« River Gypsies », « les bohémiens des rivières »…
Leur mode de vie traditionnel explique le surnom : jusqu’à ces dernières années, cette population nomade habitait principalement dans des barques sur les rivières.
Avant tout, attrapeurs et charmeurs de serpents, gardiens du secret des plantes médicinales, fabricants d’amulettes…
La modernisation, le changement climatique aussi, font que l’héritage culturel de la communauté Bedey se trouve aujourd’hui menacé.
Pour en savoir davantage, je vous recommande vivement une étude socio-juridique et un article (ou celui-ci, du même auteur).
Au sujet du surnom des Bedeys, et de leur parenté plus ou moins réelle avec les Roms, voici un détail assez curieux. Le mot manush (prononcer « manouche ») se rencontre en langue bengali. Il signifie « homme, être humain ». Aussi, lors de mes voyages au Bangladesh, on me dit parfois que, pour les Bangladais, je suis un « European manush ».
En français, le sens du mot manouche diffère. Mais en langue romani, il est analogue, et pour cause, leur étymologie étant absolument identique.
Sur la première et la deuxième photos, vous pouvez voir une femme Bedey venue au village avec son jeune enfant. Elle proposait des soins traditionnels appelés shinga tana, une spécialité des Bedeys.
Corne animale ou tube métallique, le shinga, placé comme ventouse sur la peau, sert à aspirer les humeurs toxiques (!), que la guérisseuse recrache ensuite. Rubel s’est porté volontaire, moins parce qu’il avait une douleur au genou que pour permettre à cette mère de famille de gagner quelques billets.
Les autres photos vous montrent deux femmes Bedeys croisées près du village lors d’une balade.