Pour la personne qui s’intéresse à l’Antiquité dans les Pyrénées centrales et à la préservation du patrimoine, la vallée d’Aure peut faire figure de parent pauvre par rapport à d’autres composantes de la cité des Convènes : le Luchonnais, la Barousse, le Pays de la Neste et même la vallée du Louron.

Il est vrai que, si environ 20 sites aurois ont une histoire prouvée ou fort probablement en relation avec l’époque gallo-romaine, très peu de vestiges archéologiques subsistent sur place – à la différence par exemple du Larboust, véritable et magnifique musée à ciel ouvert.

On affirme sur un ton péremptoire, sans la moindre preuve tangible, que les légions de César ont remonté la vallée d’Aure pour se rendre en Espagne, que le thermalisme en vallée d’Aure (à Cadéac, à Saint-Lary !) remonte aux Romains, que partout les mines et les carrières de marbre étaient déjà exploitées durant l’Antiquité.

On raconte que la Ténarèze a été décrite par Jules César dans la Guerre des Gaules – en reprenant là une grossière erreur de traduction.

Ce qui fait surtout problème, à mon avis, c’est que les rares vestiges gallo-romains encore visibles en vallée d’Aure ne sont pas mis en valeur, ou alors très peu (ainsi, la stèle de Guchan reste ignorée des panneaux et des dépliants touristiques), et que certains sont même exposés voire sujets à des détériorations.

A signaler une info révélatrice des limites du souci de sauvegarde de ce patrimoine historique : des dizaines de pièces de monnaie datant de l’époque gallo-romaine auraient été retrouvées dans la vallée du Rioumajou et seraient détenues par un particulier local.

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Eglise de Vignec. (Photo : Michel Bessone)
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Deux pierres gallo-romaines. (Photo : Michel Bessone)
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Une inscription d’un intérêt scientifique majeur. (Photo : Michel Bessone)