Historiquement, depuis l’époque de la Ténarèze, c’est par le port de Plan que l’on communiquait avant tout entre la vallée d’Aure et l’Espagne.
Raisons principales : enneigement moins durable, accès plus facile et plus logique pour les Aurois et les habitants de la vallée de Gistain (les échanges entre Bielsa et la vallée d’Aure se faisaient plutôt par le port de Bielsa et le port Vieux).
Ce passage tend à être oublié de nos jours. Le port d’Ourdissetou prend la relève, pancartes, topos touristiques à l’appui.
Mercredi 12 juin, je suis allé faire une randonnée dans le secteur. Les raquettes ont bien sûr rendu service.
Je songeais que pendant de longues décennies les familles de la vallée de Gistain passaient par le port de Plan pour se rendre chaque 11 juin à Arreau, lors de la foire de la Saint-Barnabé, afin de placer leurs enfants, les faire travailler durant tout l’été chez les paysans de la vallée d’Aure ou du Louron.
Bonjour,
J’ ai lu votre blog , je voulais apporter le témoignage suivant:
En effet, mon père Vicente CAZCARRA né à GISTAIN en 1912 ( décédé en 1998 ) était « loué » berger à ARREAU pour la Saint BARNABE.
Les parents amenaient les enfants après être passés par le Port de PLAN , ils dormaient à l’ HOSPICE DE RIOUMAJOU et le lendemain ils descendaient vers ARREAU. Les parents repartaient ensuite en ESPAGNE et revenaient les chercher pour la Saint MICHEL;
Les enfants avaient aux alentours de 12 ans.
Cordialement
Marc CAZCARRA
Un grand merci pour votre témoignage, Marc.
A ce sujet, plus d’une fois des anciens de la vallée d’Aure m’ont raconté que les enfants espagnols n’étaient pas toujours bien traités dans les familles qui les employaient durant l’été. Heureusement, l’accueil et les conditions de travail pouvaient être irréprochables – et nombre de ces enfants sont restés par la suite en vallée d’Aure ou du Louron. Mais il n’était pas rare, semble-t-il, que les enfants soient littéralement exploités (Baptistine, de Vielle-Aure, m’avait même parlé de gamins « esclaves »). Et le surnom de « chicos » qu’on leur donnait alors, dans l’entre-deux-guerres, résonnait parfois avec beaucoup de mépris.