Lorsque « ça ne porte pas du tout », il est souvent judicieux de faire la trace en observant bien le principe du tassage de la neige sous la raquette.
A chaque enjambée, l’ouvreur devrait gagner à :
1) Poser la raquette avec souplesse, sans frapper ;
2) Marquer un temps d’arrêt de l’ordre, au besoin, de quelques secondes ;
3) Puis, exercer une pression adéquate sous la raquette ;
4) Et enfin, effectuer le transfert de poids.
Un raffermissement de la neige se produit alors, qui permet en général de moins s’enfoncer qu’à vouloir aller vite. Au bout du compte, on parcourt ainsi davantage de distance et avec plus de rapidité !
Cette technique de base, connue de la plupart des raquetteurs canadiens ou américains, reste peu mise en valeur chez nous (la notion d’ « appuis marqués » correspond à autre chose), où, il est vrai, la pratique de la neige vierge et profonde diffère, rebute en fait pas mal de personnes, professionnels compris.
Merci pour vos conseils. Marquer l’arrêt quelques secondes, cela doit faire un pas très ralenti.
Le talon doit être fixé à la raquette, j’imagine.
Merci
Philippe
Un pas sans doute ralenti, mais allongé (foulée plus grande).
La caractéristique d’un bon tassage de la neige sous la raquette, c’est la fameuse démarche en roulis, celle des « hommes des bois », des trappeurs chaussés de raquettes que l’on voit dans les films sur le Grand Nord… On pourrait penser qu’ils avancent ainsi, tanguant, parce que leur progression est très pénible. Non, pas forcément : il s’agit là d’une technique de base, essentielle pour moins se fatiguer dans la neige profonde.
Quant au talon, il ne doit jamais être bloqué (ou alors très très exceptionnellement, à la descente, mais il vaut mieux l’éviter) lorsque le modèle, s’inspirant d’une raquette-type amérindienne traditionnelle, nord-américaine, est pourvu d’une « fenêtre » (ou encore « passe-orteils », « trou de marche », « lumière », « oeil ») qui permet à l’avant du pied de basculer – cas, je pense, de toutes les raquettes modernes que l’on trouve sur le marché aujourd’hui en France.
Jadis, par contre, en Europe – Alpes, Jura, Scandinavie, pays Baltes, Carpates, Balkans, Pyrénées, monts Cantabriques, etc. – , en Asie (distinguer les modèles variés, avec ou sans blocage du talon, de Sibérie et du Japon), en Amérique du Sud, et parfois aussi en Amérique du Nord chez les Indiens et les Inuits, les innombrables autres types de raquettes traditionnelles n’autorisaient pas cette bascule du pied, qui était entièrement fixé sur la semelle de la raquette (conception a priori moins efficace, offrant cependant certains avantages).
Ce principe du tassage de la neige – sans objet lorsque ça porte assez, que l’on veut courir, et inadapté a priori à la descente – est fort utile à connaître en rando si l’on fait de la distance. Les alpinistes expérimentés l’appliquent parfois pour traverser des glaciers. Si un jour vous ramez dans la neige molle, poudreuse ou même la neige de printemps, un conseil : pensez-y !
avec des raquettes appropriées on passe partout même dans 1m 50 de poudreuse. Le hors piste en raquette, c’est le top, la grande liberté.j’ai déjà ouvert une piste sur 10 km en alternance avec une autre personne dans plus d’un mètre de neige.l’important c’est le rythme et aussi le relais à passer régulièrement….et ça passe.
Guy
Guy, tu as parfaitement raison de rappeler l’influence du choix de la raquette, en fonction de la neige et du terrain en particulier.
Des raquettes très petites sont bien sûr à déconseiller pour affronter un fort enneigement.
Par ailleurs, il me semble que les raquettes amérindiennes traditionnelles, faites avec un treillis en babiche, donnent de meilleurs résultats dans la poudreuse épaisse que les exemplaires modernes.
Bonjour Michel,
Relativement novice dans la pratique de la raquette, j’ai l’impression parfois, selon la configuration du terrain et les qualité et quantité de neige, d’avoir la cheville mieux tenue en bloquant le talon…
Mauvaise idée, semble t’il !…
Merci pour tes précieux conseils.
Amicalement
Michèle (du Pla)