Litho de Victor Petit, milieu du 19e siècle : Vallée de Luchon et montagne de Superbagnères - Vue prise du côté de Juset. (Bibliothèque municipale de Toulouse)

On pourrait croire que Superbagnères est un nom moderne, forgé seulement au siècle dernier pour appeler une station de ski.

Il y a aussi Superbolquère, Super-Besse, Super Dévoluy, Super Sauze, Super Tignes, Super-Saxel, etc.

Super, mot latin, signifie « au-dessus de », tout comme son synonyme supra. Dans les divers exemples, le sens habituellement retenu est : lieu supérieur en altitude par rapport à un autre. Superbagnères, c’est donc l’endroit « au-dessus de Bagnères (-de-Luchon) ». Il ne s’agit pas là d’un superlatif familier ou commercial.

Mais sur les cartes anciennes, on note déjà le nom Superbagnères, attribué à un mont, un pic, une forêt, une cabane, alors que le ski n’est même pas encore connu, pratiqué dans les Pyrénées. La zone concernée étant bien celle de l’actuelle station.

Dans un précis édité en 1857, Nérée Boubée parle de Super-Bagnères, course renommée.

En fait, Superbagnères est antérieur de plusieurs siècles à la station de sports d’hiver, qui a vu le jour aux environs de 1910.

D’après les toponymistes, on rencontre le nom sous une forme latine ou gasconne dès 1336 et 1626 (A. Dauzat, E. Nègre, M. Morvan) ou 1620 (R. Aymard).

Je pense cependant que la première attestation en 1336 est douteuse, appliquée à Superbagnères, car la forme citée dans son intégralité : Castrum vetus supra Banherias se traduit par « Lieu fortifié/château vieux au-dessus de Bagnères » et correspond plutôt à Castelvielh.