Le recours à des assauts aveugles – le culte de l’offensive – et le dogme voisin de l’attaque à outrance eurent pour effet direct des pertes énormes parmi les soldats français de la Première Guerre mondiale.

Pourtant des voix militaires s’élevèrent, certaines avant même le début des hostilités, pour dénoncer ces théories. « Attaquons, attaquons…comme la lune ! », raillait le général Lanrezac (limogé dès le 3 septembre 1914).

Envoyer, persister à envoyer des soldats à une mort aussi certaine qu’inutile, dans des assauts aléatoires se révélant très vite voués à l’échec, était encore mis en pratique en 1917 lors de la funeste bataille du Chemin des Dames, l’offensive Nivelle (voir ici sur le blog).

Il faut sans doute rappeler que d’autres belligérants ont agi de même, par exemple les Britanniques le 1er juillet 1916 au cours du déclenchement de la bataille de la Somme, un incroyable massacre : entre 7h30 et 7h36, lors de la première vague d’assaut, 30 000 tommies furent tués ou blessés sous le feu des mitrailleuses allemandes !

Cazeaux-de-Larboust (31)

A Cazeaux, une petite chapelle située à l’entrée du cimetière et de l’église héberge spécialement le souvenir de ses 11 soldats « héros morts pour la Patrie ».

Lucien SIMOUNE (26 ans) est tué le 20 août 1914 dans le bois de Mühlwald – tout comme le général Diou et le colonel Berguin – lors de la bataille de Morhange (on peut se reporter au JMO du 143e RI, pages 9 à 11).

Le sinistrement fameux 22 août 1914, Blaise ESCOLE, âgé de 21 ans, tombe à Jéhonville (Bertrix).

Jean SANGAY (21 ans) et Bertrand BEDIN (21 ans ; fils de Prosper Bedin et de Jeanne  Sacave) meurent l’un et l’autre devant Arras, à La Targette (où ils sont inhumés dans la même nécropole), Jean le 11 novembre 1914 (première bataille d’Artois), Bertrand  le 10 mai 1915 (début de la seconde et sanglante bataille d’Artois ; v. le JMO du 160e RI, p. 51 à 59. Bertrand Bedin, 11e Cie, est comptabilisé p. 58).

Pierre GARIAN (27 ans) périt le 10 mars 1915 au Bois-Sabot (Marne), Jacques MOUNIC (32 ans) le 13 juin 1916 à Avocourt (Meuse), Philémon EMPORTES (34 ans) le 19 septembre 1916 à Anderlu-Le Priez (Somme).

Un obus frappe mortellement Pierre Jean PEGAY (33 ans) le 21 avril 1917 à Sept-Saulx (Marne) – sur les circonstances exactes, v. le JMO du 296e RI, p. 69.

Bernard CASTET (25 ans) est tué le 30 avril 1917 au Bois du Casque (Marne). Le 27 octobre 1917, à Cazeaux, sa soeur Philippine, 23 ans, épouse Julien LELAY, natif d’Angers, qui disparaît à son tour le 25 juillet 1918 devant Souain (Marne), à l’âge de 22 ans.

Grièvement blessé durant la seconde bataille de la Marne le 17 juillet 1918 à Chêne-la-Reine (v. le JMO du 14e RI, p. 124 à 128 et p. 131. Le sergent Henri Bedin est mentionné p. 128), Henri BEDIN (25 ans ; fils de Bernard Bedin et de Françoise Anizan) s’éteint à l’hôpital n° 58 de Sézanne le 30 ou le 31 juillet 1918. Sa plaque représente comme à Gouaux-de-Larboust une femme en tenue de deuil agenouillée au-dessus d’une tombe.

Bataille de la Somme, 1er juillet 1916 : soldat anglais secourant un camarade blessé.
(31/05/2012) La petite chapelle.
(31/05/2012) Les plaques dans la chapelle.
(31/05/2012) Douleur d’une veuve et d’un enfant orphelin.
(31/05/2012) Jean Sangay.
(31/05/2012) Bertrand Jean Simon Bedin.
Le « Bois »-Sabot, début 1915. C’est là que Pierre Garian a perdu la vie.
(31/05/2012) Henri Jean Joseph Guillaume Bedin.
(31/05/2012) Détail de sa plaque.