Sur une photo jointe à mon dernier article, vous avez peut-être noté quelque chose de bizarre : des signes sculptés apparaissent, recouverts par la fresque du diable, peinture murale (XVIe siècle) de l’église de Mont, dans le Louron.
En fait, il s’agit d’un tympan à chrisme roman (XIIe ou XIIIe siècle) utilisé en remploi.
Le chrisme, monogramme du Christ, devenu évocation de la Trinité avec la latinisation du P (rhô) et le rajout du S – parfois inversé.
On recense de nombreux chrismes datant de l’époque médiévale dans les Pyrénées. Leur lecture reste souvent d’un abord complexe.
A Mont, l’image est curieuse : ce symbole chrétien semble comme foulé, piétiné par le vilain démon aux pattes griffues alias Satan ou le Grand Bouc noir…
Une roue à secteurs ainsi qu’un iris/fleur de lys (plutôt qu’une lance ou une ancre) ornent le chrisme côté gauche.
Les roues à secteurs sont difficiles à interpréter. A Cazaril-Laspènes, Julien Sacaze a découvert en 1876 une mystérieuse pierre gravée, avec des damiers, des roues à secteurs, des chevrons, une croix, l’inscription du psaume 128 (127) Labores manuum tuarum, mais qui pourrait très bien être non chrétienne à l’origine.
De multiples études ont été consacrées à l’iris/fleur de lys. Habituellement, il est fait allusion au pouvoir de la royauté (sceptre) ou à l’attribut virginal de Marie.
Le chrisme caché de Mont présente des caractéristiques – dessin de l’Α (alpha) et de l’Ω (oméga) en particulier – que l’on ne retrouve qu’à Anéran (deux chrismes), dans la même vallée du Louron, et sur l’autre versant du tout proche col de Peyresourde, à Gouaux-de-Larboust et à Poubeau. Soit une famille de cinq chrismes.
Photos très belles et intéressantes mais faut pas se perdre avec des commentaires pareils!!!
Michel.
Le sujet étant en partie ésotérique, les interprétations sont multiples et complexes, il n’y a pas de lecture toute tracée…