J’ai abordé le sujet il y a quelques semaines ici sur le blog (voir les trois premières photos).

La problématique posée intéresse la prévention.

Sans faire de l’alarmisme, une avalanche plus importante que celle de cet hiver reste possible si les conditions de neige et météo sont réunies.

Un précédent vers 1950

A défaut d’en avoir été témoins, tous les connaisseurs du massif en ont entendu parler un jour ou l’autre.

Une avalanche partie depuis le haut du versant nord-est du Soum de Monpelat, et dévalant jusqu’au lac de l’Oule via le rampaillon du Cascaret, en aval du vallon d’Estibère.

Une avalanche exceptionnelle, finissant dans le lac, ravageant la pinède sur son passage.

D’après un témoin avec qui j’en ai discuté à différentes occasions, elle s’est produite il y a environ 65 ans, alors qu’il était encore enfant. Pour lui – devenu un brillant professionnel de la montagne – ça devait être une avalanche de neige poudreuse, compte tenu du type de dévastation.

C’est au printemps que le témoin a observé les dégâts causés par l’avalanche : la végétation arrachée de manière impressionnante, de nombreux arbres ayant été emportés jusque dans le lac.

Depuis, il y a eu certes, en hiver ou au printemps, des coulées sur le versant nord-est du Monpelat. Mais à ma connaissance, aucune avalanche comparable ne s’est produite (l’estimation de l’âge des arbres du chablis actuel pourrait sans doute renseigner sur ce point).

En tout cas, je n’en ai jamais vu là d’identique, alors que je fréquente régulièrement le massif depuis plus de 30 ans (notamment lorsque j’encadrais chaque semaine durant la saison d’hiver des stages UCPA de rando semi-itinérante en raquettes dans le massif du Néouvielle, ou quand j’étais rattaché comme accompagnateur raquettes à des écoles de ski de la station de Saint-Lary).

A noter le caractère lacunaire des données de la CLPA : zone blanche sur la carte correspondante et absence de fiche signalétique.

Rappelons à ce propos que la CLPA est un simple outil, très utile mais inadapté pour la pratique de la montagne hivernale, selon les propres termes de la CLPA.

Caractéristiques de l’avalanche

Le décrochage doit logiquement se situer dans la partie supérieure du versant (vers 2300 ou 2350 m).

La masse de neige a descendu la pente sur environ 400 mètres de dénivelée, presque jusqu’au chemin (fréquenté en hiver) qui fait le tour du lac de l’Oule.

A un moment donné, l’avalanche s’est séparée en deux, la coulée principale suivant à peu près le thalweg, l’autre glissant de côté de manière assez surprenante.

Au vu du grand nombre d’arbres mis en pièces, déracinés, couchés et transportés, il ne fait guère de doute qu’il s’agissait d’une avalanche de poudreuse, en aérosol.

D’autres avalanches exceptionnelles ont frappé la vallée d’Aure cet hiver, à Aulon par exemple.

Si au-dessus du lac de l’Oule les coulées habituelles (Les Coustaeras) n’ont pas toujours eu beaucoup d’ampleur, il faut relever de gros dégâts dans le vallon de Port-Bielh.

 (Suite dans le prochain article.)

versant-nord-est-monpelat-grosse-avalanche-cet-hiver-au-monpelat-1
Versant nord-est du Monpelat. (Photo ; Michel Bessone)
deux-saignees-dans-foret-grosse-avalanche-cet-hiver-au-monpelat-1
Les deux saignées dans la forêt. (Photo : Michel Bessone)
detail-grosse-avalanche-cet-hiver-au-monpelat-1
Détail. (Photo : Michel Bessone)
vue-d-ensemble-grosse-avalanche-cet-hiver-au-monpelat-1
Vue d’ensemble. (Photo : Michel Bessone)